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Projet en cours

À l’été 2015, la Filière mycologique de la Mauricie, en collaboration avec des experts mycologues, a publié le guide « Culture des champignons sous couvert forestier ». Ce projet a permis également de mettre en place plusieurs dispositifs de culture de champignons chez des propriétaires de forêts privées de la région.  Ces tests de culture seront suivis jusqu’en 2018 afin d’établir les meilleurs protocoles et les meilleures combinaisons pour établir de réelles parcelles de production commerciale de champignons cultivés.

Cette section est donc dédiée à montrer l’évolution des essais réalisés chez les propriétaires participants.  Des spécialistes accompagnent et conseillent les gens engagés dans ce projet.

Culture sur bille

Au cours de la saison 2015, la culture sur bûches a été de loin la plus populaire. Les vrais résultats ne seront pas connus avant 2016 et 2017. Voici une illustration de quelques résultats des participants pour lesquels des photographies ont été prises.

Les Frères Picard, à Montauban.


D’autres expériences ont débuté avant le projet de la Filière mycologique en 2015.  C’est le cas des Frères Picard. Au printemps 2013, 400 bûches de bouleau blanc, de bouleau jaune, d’érable rouge et de hêtre ont été inoculées avec quatre variétés de shiitakes. Après trois saisons de développement, aucune récolte n’a encore été faite; les premières récoltes sont prévues pour 2016. La pesée de bûches témoins n’indique aucune perte de poids et le taux d’humidité dans les billes serait demeuré le même tout au long de ces trois saisons de culture. Est-ce que des arrosages réguliers auraient permis d’accélérer le développement?

Par contre, en août 2015, un champignon imprévu a fructifié en abondance sur près du tiers des bûches, principalement sur le bouleau blanc et l’érable rouge. Il s’agit du coriolus versicolore, un champignon qui possède d’excellentes propriétés thérapeutiques, en tant qu’antibactérien, anti-inflammatoire, antitumoral, antiviral, et protecteur du foi et des systèmes immunitaire et rénal. Le coriolus était déjà présent dans les bûches au moment de l’inoculation du shiitake, à la fin mai 2013.

 

Boisé de Mme Denise Lynch et de M. Jean-Louis Hébert à Charette.

Croissance du shiitake sur une bûche d’érable rouge. Le mycélium a parcouru environ 6 cm dans le sens des fibres du bois au cours de cette première saison.

À 8 cm, on ne voit plus sa présence, mais il est possible qu’il ait parcouru 8 cm ou plus et que le bois ne soit pas suffisamment pourri pour qu’on puisse le voir.
Départ                                                     1 cm                                                     2 cm

3.5 cm                                              4.5 cm                                              6 cm

8 cm

 

Boisé de M. Serge Morin à St-Tite.

Test de culture du pleurote des neiges sur des bûches de peuplier baumier; rien n’est évident après cette première saison. Le peuplier baumier est reconnu pour être plus difficilement putrescible que les autres peupliers et il est rarement malade. Peut-être qu’il est un mauvais candidat pour la culture; les prochaines saisons le diront.              
                                              1 cm                                    3 cm                                  6 cm

 

 

 

 

Boisé de Mme Sylvie Roy et de Patrick Houle à Charette.

La croissance du pleurote des neiges se voit très bien jusqu’à 10 cm de l’inoculation, ce qui est excellent. Possiblement que le mycélium a déjà 
parcouru 12 ou 14 cm, mais que le bois n’est pas suffisamment pourri pour qu’on puisse l’observer. On voit très bien que la croissance dans le sens des fibres est beaucoup plus rapide que sur le travers.

Si la surface avait été inoculée à la grandeur, il aurait été possible d’inoculer des bûches d’un diamètre équivalent en clouant des rondelles sur leur bout. Aux fins de cette expérience, un certain nombre de rondelles de l’automne 2015 devraient être utilisées pour inoculer de nouvelles bûches au printemps de 2016.

Photos page 50 Photos du haut: le dispositif expérimental. Photos du bas: culture du pleurote des neiges sur une bille de peuplier faux- tremble.
 

Plates-bandes chez M. Gilbert Dumais à St-Didace.

Ces tests ont été faits sur du son dénudé, avec le pleurote tardif; les ensemencements ont été réalisés le 24-05-2015 et les observations le 15-10-2015. Les endroits d’implantation du mycélium étaient peu nombreux, mais présents ici et là.
Bouleau jaune                                                                Cerisier tardif

  

 

D’autres tests ont été faits avec le pied bleu sur des plates-bandes constituées de feuilles de peupliers et d’érable rouge. Un autre test a été fait sur lit de feuilles de peupliers et d’érable rouge, recouvert de bran de scie de bouleau jaune. Du mycélium était présent à quelques endroits, sans que l’on puisse affirmer qu’il s’agissait bien du mycélium du pied bleu ou du strophaire.
Pied bleu                                                                 Strophaire         

 

Culture dans la litière du parterre forestier

Le pied bleu est l’une des espèces de champignons des plus intéressantes pour la culture sous couvert forestier, car une fois implanté, on n’a plus à intervenir pour de nombreuses années; il fructifie en automne, après la grosse période des insectes et d’abondance des champignons forestiers sur le marché. Lorsqu’une talle est bien implantée, on peut prélever des poignées de mycélium pour démarrer de nouvelles colonies. Il peut croître aussi bien dans la litière des arbres résineux que dans la litière des arbres feuillus.

Ensemencement du pied bleu chez Mme Sylvie Houle et M. Patrick Roy, à Charette.


En 2015, la principale contribution de Mme Houle et de M. Roy au projet est très probablement cette implantation du pied bleu dans des aiguilles de pin blanc. L’implantation faite avec une seringue complète de 10 cc non diluée s’est avérée un franc succès tandis que celle faite avec une semence diluée s’est avérée un échec. Ceci veut probablement dire qu’il faut faire l’implantation avec une masse minimale de mycélium pour qu’il réussisse à se défendre efficacement et à vaincre les autres mycéliums présents sur place. En relevant la planche d’identification, on voyait bien le bleu pâle du mycélium et celui-ci avait commencé à s’étendre autour du point d’inoculation.

La méthode de la planche de bois recouvrant le point d’ensemencement est excellente, car, en la relevant, on voit immédiatement si le mycélium s’est implanté ou non.

 

 

Test d’inoculation de la morille conique à la résidence de M. Marcel Picard et de Mme Josée Drapeau

C’est par trempage du système racinaire de petits arbres fruitiers dans un liquide semencier, que le test a été réalisé à Montauban à l’automne 2015. On a permis aux systèmes racinaires de s’assécher afin que le liquide semencier pénètre en profondeur toute la masse racinaire. Les espèces inoculées sont:
-gogi
-aronia

-cerisier nain
-bleuet en corymbe
-camerise

Remarques:
Nous pensons que cette façon de faire pourrait donner d’excellents résultats avec les arbres ou arbustes fruitiers, les pommiers et pommetiers, les peupliers et 
arbres à noix.
 Plusieurs tests sont en préparation pour le printemps 2016.